On dénombre plus de 11 millions d’aidants en France. C’est un travail difficile, qui n’est pas souvent identifié à sa juste valeur dans notre société.
Le collectif Je t’Aide s’active pour faire reconnaître ces personnes à travers quatre priorités présentes dans une synthèse publiée le 16 avril.
Leur but est que l’on admette le rôle des aidants mais également que l’on fasse progresser leurs droits, qui ne sont souvent pas adaptés à leur situation professionnelle.
Pour ce faire, le collectif, après avoir récolté plus de 270 contributions en ligne, a formulé 21 demandes. Parmi ces dernières, quatre volontés concrètes ressortent :
Créer un statut d’aidant
C’est une demande qui est fréquemment formulée par les aidants depuis des années.
Cela leur permettrait de bénéficier de droits : congés proches aidants payés, horaires aménagés, télétravail…
Leur travail n’est pas reconnu par la société et est par conséquent gratuit pour elle. Concilier le travail d’aidant avec une vie professionnelle est loin d’être évident et aider un proche oblige parfois d’arrêter de travailler.
Faciliter la vie quotidienne de ces aidants
Ces derniers peuvent parfois se sentir isolés et perdus, sans savoir que faire et à qui s’adresser. Face à toutes ces questions, assez peu de réponses concrètes.
Pour remédier à ce problème, le collectif Je t’Aide propose de créer un guichet unique qui centraliserait toutes les informations nécessaires aux aidants (APA, caisse d’allocations familiales…). Cela faciliterait grandement leurs démarches.
Un travail de repérage des aidants en situation de fragilité
En effet, les aidants pensent souvent que ce qu’ils font pour aider leurs proches est tout à fait normal, or ils peuvent mettre leur santé en danger à cause de l’usure et de la répétition de leur travail.
Autrement, ils peuvent aussi vouloir tout assumer, pour au final encourir les mêmes risques pour leur santé.
Selon des études, des aidants décèdent plus précocement que des non-aidants, à âge égal. Ils peuvent souffrir de dépression, de troubles du sommeil, etc…
Il faudrait donc faire en sorte de leur accorder des moments de répit, de repos, pour qu’ils puissent se ressourcer physiquement et moralement.
Une fiscalité aménagée pour les aidants
En effet, la prestation de compensation du handicap (PCH), qui est reversée pour dédommager un aidant, est imposable. Le collectif Je t’Aide propose donc de ne plus soumettre cette prestation à l’impôt.
Plusieurs autres demandes ont été formulées : exonération des impôts en fonction du volume d’heures d’aide, crédits d’impôt sur les équipements, l’aide à domicile, ou encore un droit à l’erreur pour des familles qui oublieraient de payer leurs impôts dans les délais, surchargés par leur travail d’aidant.
Toutes ces demandes formulées par le collectif Je t’Aide vont être transmises à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
Il faudra maintenant voir si les aidants auront la reconnaissance qu’ils méritent.
Source : Ash N°3107 avril 2019
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